Découverte de l'histoire de l'Ile-Tudy durant les classes de mer du Centre Nautique de l'Ile-Tudy en Bretagne (Finistère)

L'Ile-Tudy jadis

Les enfants découvrent la vie à l'Ile-Tudy début XXe siècle

L'Ile-Tudy

 

 

La pêche à la sardine 

 

La pêche de ce poisson, pêche saisonnière, apparaît pour la première fois dans des écrits du XIVe siècle où l'on parle de l'activité de l'Ile-Tudy.

 

Cette pêche a connu son âge d'or entre 1850 et 1950 ; avant de péricliter et de disparaître, du moins à l'Ile-Tudy, ne laissant que des vestiges, anciennes conserveries et ouvrages portuaires.

 

 

 

L'évolution des bateaux de pêche  

 

La pêche à la sardine pratiquée sur une longue période à connue une évolution sensible, les bateaux ont évolué au fil des siècles, de la simple barque de pêche du XVe, à la chaloupe sardinière de 1880 ou au caractéristique sardinier des années 1950.

 

Durant votre séjour au centre de classe de mer de l'Ile-Tudy, Vous vous initierez aux techniques de construction navale de l'époque, vous découvrirez les outils du charpentier de marine, et également les secrets de la construction en bois.

 

 

 

L'équipement des marins 

 

L'équipement des marins a également fortement changé. De la vareuse huilée d'autrefois au vêtement ciré d'aujourd'hui, des équipements de sécurité totalement absents au début du XXe siècle, l'évolution à été prodigieuse pour un plus grand confort et une plus grande sécurité des marins.

 

Vous observerez à travers différents exemples cette évolution, vous fabriquerez comme autrefois un vêtement ciré (plus exactement huilé) que vous ramènerez dans votre classe. Vous visiterez la réplique d'une chaloupe sardinière du début du XXe siècle.

 

 

 

Les conserveries 

 

Durant l'âge d'or de la sardine, l'Ile-Tudy a compté jusqu'à 3 conserveries absorbant la pêche de 80 chaloupes sardinières armées par près de 380 marins pêcheurs. La commune comptait à l'époque 1240 habitants (600 habitants aujourd'hui).

 

Les salles de classe du centre nautique sont situées dans la première conserverie construite à l'Ile-Tudy, les bâtiments d'hébergement et de restauration sont situés dans une autre usine qui vit le jour dans les années 1860. 

 

Pendant votre séjour avec vos élèves, vous suivrez le quotidien des ouvrières d'usine, vous apprendrez les techniques de conservation des sardines, du séchage au pressage, utilisées autrefois, à l'appertisation qui créée en 1795 fit son apparition dans les conserveries de sardines dans les années 1850.

La dernière conserverie de l'Ile-Tudy fermera ses portes un siècle après soit en 1950.

 

  

 

La grande crise

 

Durant les années 1902 à 1909 un phénomène climatique de grande ampleur fait s'éloigner les sardines de nos côtes, provoquant l'effondrement de l'activité pêche et aussi la misère et le désœuvrement de toute une population. Pour faire face à cette grande pauvreté, des religieuses assistées de dames patronnesses, installent en 1903 à l'Ile-Tudy un atelier de confection de dentelle.

 

Les femmes et les enfants de l'Ile-Tudy s'adonneront pendant de nombreuses années au point d'Irlande réalisant toutes sortes d'ouvrages forts prisés par la bonne société de l'époque. Cet apport d'argent aida à la survie de toute une population.

 

 

 

La pêche aux palourdes 

 

Autre activité d'appoint la pêche aux coques et aux palourdes auxquelles s'adonnaient souvent les femmes du village. Ces coquillages vendus aux mareyeurs locaux permettaient d'améliorer l'ordinaire.

 

Egalement pratiqué par les habitants le ramassage des berniques (patelles) et autres bigorneaux fournissait un complément alimentaire non négligeable.

 

Vous participerez également à ces pêches si le coefficient de marée le permet, vous irez à la pêche aux coques, palourdes, couteaux comme autrefois vous utiliserez le système des sabots planches vous permettant de ne pas vous enliser dans la vase de la rivière.

 

Si le coefficient de marée est trop faible vous irez pêcher des bigorneaux, patelles et en profiterez pour découvrir la faune et la flore de l'estran.

 

 

 

Les tempêtes 

 

Située dans la baie de Bénodet, l'Ile-Tudy dispose d'une situation relativement privilégiée, par rapport à certains ports du Pays Bigouden tel Penmarc'h ou Le Guilvinec. A l'abri des vents dominants d'ouest et sud-ouest, elle n'en a pas moins connu des tempêtes mémorables qui ont causé des destructions importantes aux maisons, l'eau entrant dans les demeures, gâtant les provisions, détruisant les réserves de pommes de terre, apportant sable, eau, algues dans les rues, dégradant la situation de gens déjà extrêmement pauvres.

 

Face à cette situation, en 1840, sera pris la décision de construire un édifice important, un mur de protection d'une longueur de près de 500 mètres coûtant une véritable fortune à l'époque, (le chantier sera interrompu plusieurs fois fautes de crédits). 

 

Cet ouvrage mettra un peu plus les iliens à l'abri des coups de vent de l'hiver.

 

Parallèlement à ces travaux certaines maisons trop proches du front de mer sont détruites, certaines rues sont remblayées, le niveau de l'Ile est relevé.

 

Les traces de ces travaux sont encore bien visibles de nos jours, ainsi dans la rue des tempêtes on peut voir un mur portant une porte et une fenêtre condamnées.

 

 A travers les rues de l'Ile-Tudy nous observerons ces différents aménagements réalisés par l'homme.

 

 

 

L'abri du marin 

 

Fondés par Jacques de Thézac l'œuvre des abris du marin avait pour but et mission de construire des endroits où les marins pouvaient se réunir (en dehors des débits de boissons, qui étaient jusqu'alors les seuls lieux où les hommes se retrouvaient). 

 

L'abri du marin servait également de lieu d'accueil, de poste de couchage lorsque des bateaux d'autres ports, poussés par le mauvais temps, venaient se réfugier à l'Ile-Tudy ; on pouvait y chanter, trouver des livres, apprendre à utiliser les instruments de navigation, etc.

 

 

 

La corvée d'eau 

 

Jusqu'au début du XXe siècle l'Ile-Tudy souffre d'un problème important d'approvisionnement en eau, seul deux puits existent sur la commune, l'eau y est d'une qualité douteuse, elle est saumâtre, un de ces puits situé près du cimetière est fortement soupçonné d'être à l'origine d'épidémies de choléra, de typhus ou de typhoïde. 

 

En 1897 une châtelaine de Combrit, commune à proximité de l'Ile-Tudy, met à la disposition des îliens une partie de l'eau de sa fontaine ; un système de canalisation de plus de 5 km de long achemine l'eau jusqu'a l'ile où elle sort en deux points distincts, l'un sur la cale du port, l'autre à proximité du calvaire. 

 

 

 

La construction de la digue de Kermor 

 

En 1852 une digue est créée reliant l'Ile-Tudy au continent ; c'est un bouleversement qui s'opère. L'eau autrefois passait librement formant une lagune, isolant en partie la commune et la transformant véritablement en ile.

 

La création de cette digue va permettre de poldériser l'arrière dune, créant des terres agricoles. 

 

Un étang derrière la digue servira à la mise en service d'une pisciculture dont l'un des principaux actionnaires sera le duc de Morny, demi-frère de Napoléon III.

 

 

 

La base d'hydravions américaine 

 

Durant la 1e guerre mondiale plus particulièrement en 1917 et 1918, l'Ile-Tudy a été l'un des plus importants maillons de la chaîne de surveillance côtière mis en place sur la façade Atlantique.

 

La base d'hydravion qui y fut implantée avait pour but de s'opposer aux sous-marins allemands, nombreux dans le secteur de la baie d'Audierne, où ils attendaient leurs proies. 

 

La base de l'Ile-Tudy, d'abord sous commandement français, fut en 1918, rétrocédée aux Américains qui demandaient à assurer eux-mêmes la sécurité de leurs convois de navires vers la France.

 

La base de l'Ile-Tudy s'avérera être l'une des plus importantes de l'aéronautique navale américaine. Le centre comptait en novembre 1918, 21 hydravions pour 363 marins et 19 officiers. Les équipages auront effectués 40 % des opérations de bombardements de sous-marins attribués aux Américains en Europe. La base fut d'ailleurs créditée d'une destruction de sous-marin, la seule attribuée à un centre d'aviation situé sur les côtes françaises de l'Atlantique. 

 

De cette époque subsiste l'ancienne conserverie Bézier où étaient hébergés les marins américains ainsi que le sleep-way (la rampe de lancement), baptisé aujourd'hui cale des Américains.